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1991-05-02
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4KB
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1 lines
On raconte que l'homme inventa l'écriture en observant les traces des oiseaux sur le sable. Si ces petites créatures se montraient capables de laisser, pour si peu de temps soit-il, un souvenir visible de leur passage sur la terre, que ne devrait pas transmettre à son tour l'être debout ? Il avait déjà pratiquement dominé la terre mais il ressentait désormais le besoin de raconter ses exploits, bref d'écrire. C'est une légende et l'imitation de l'oiseau par l'homme ne manque pas d'émouvoir les âmes poétiques. En fait, nous le savons, l'écriture s'est imposée, il y a environ huit mille ans, à Sumer. Les hommes qui en ont mis au point les rudiments, poursuivaient un but pratique. Au risque de décevoir les poètes, je dois à la véritée de dire que les prêtre de Sumer, comptables d'immenses richesses, ne savaient plus comment les recensser, leur mémoire n'y suffisait pas. C'était un temps où l'humanité sortait de sa période infantile qui avait duré des millions d'années. Ayant découvert la culture du maïs et la nécessité de rester sur place pour le recolter un jour, les tribus, transformées en nations, découvrirent les richesses matérielles et leur accumulation. Mais, qui possédait pouvait craindre d'être volé. Il falut dons un système qui permit au propriétaire de comptabiliser ses biens. on façonna de petites tablettes d'argile dans lesquelles, avec un stylet (n'entendez-vous pas déjà le mot stylo ?), on grava des signes convenus. Quoique je résume, l'écriture, qui a conduit l'Humanité au sommet de l'art en concrétisant sa pensée, n'en a pas moins servi à comptabiliser l'élementaire.Ce qui reste fascinant dan l'histoire à travers les hauts faits, c'est que toutes les inventions ont eu pour source unique les besoins matériels de l'individu. Dès lors que les tributs antiques se constituèrent en groupe dont chaque élément portait une responsabilité dans la vie collective, les spécialistes, les techniciens, en somme apparurent. Il fallait vêtir les gens, les nourir, les soigner, les armer, les chausser, les transporté, les loger. Un jour, il faudra les éduquer et transmettre le savoir. Rien de nouveau sous le soleil depuis le commencement des temps. On peut se perdre à l'infini en élucubrations philosophiques sur les origines de l'esprit humain, il n'en reste pas moins vrai que c'est un fait réel et que la concrétisation la plus évidente de ce fait réel s'inscrit dans l'écriture qui forme l'une des singularités les plus nobles de l'espèce humaine et la distingue de ses frères animaux. Certes, on a, depuis, utilisé l'écriture pour des causes plus ou moins exaltantes. Mais enfin, je ne sache pas que rien soit plus digne d'admiration que le spectacle d'un enfant jouant avec les première lettres de son alphabet, et déposant ainsi, héritier de l'évolution ,les fantaisies et les rêves de son jeune cerveau créateur. Il n'est pas jusqu'aux illettrés qui ne découvrent un jour la magie de l'écriture dont la joie symbolise la perception d'une présence divine. Ecrire correctement sa langue, correctement d'un point de vue grammatical, relève du pouvoir que l'on doit exercer sur soi-même. Et l'écrire d'un point de vue graphique, avoir une belle écriture, relève de la politesse que l'on doit à son propre esprit et à celui de ceux qui vous lisent. Si les écritures chinoises, japonaise, ou arabes sont de véritables œuvre d'art, même aux yeux de qui n'en comprend pas le sens, l'écriture occidentale n'en est pas moins belle, et la graphie d'un écrivain comme Colette, graphie ronde et bien formée, lisible, a sa place dans la succession des beaux déssins. Croit-on que l'on puisse acquérir une belle écriture n'importe où, n'importe comment, et avec n'importe quel instrument? Certainement pas. Ce qui a joué en faveur du stylo à bille, ce fut sa facilité. Ce qui la démode aujourd'hui, c'est son absence d'âme. Tout le monde peut écrire quelque chose avec un stylo bille et avec n'importe lequel, mais tout le monde ne peut pas écrire avac n'importe quelle plume. Une bonne plume doit être le compagnon choisi de l'âme qui lui inspire son mouvement. Et voilà, sans nul doute, la raison pour laquelle on est revenu à la plume, à l'encre, comme si l'utile uni à l'agréable composait éternellement le fond du cœur humain.